Omaha Beach
Ajouté le 18 Août 2007 à 17h21.
Catégorie : Militaires | Vu 3512 fois.
La zone militaire Omaha Beach.
Coordonné GPS de Omaha Beach : 49°22'26.85" N 0°52'58.11" W
Fichier .kmz (à ouvrir avec Google Earth) :
omaha-beach
Pays, ville : France, Vierville-sur-Mer
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Résumé : Omaha Beach est l'une des cinq plages du débarquement du 6 juin 1944 en Normandie (Seconde Guerre mondiale). Les lourdes pertes que les troupes américaines y subiront le jour J laisseront le souvenir de Bloody Omaha, "Omaha la sanglante".
Les Allemands ont parfaitement préparé leurs défenses. La plage a été "aménagée". Les cinq accès menant vers l'intérieur des terres sont puissamment interdits par des obstacles et sont, bien entendu, sous le feu des positions défensives.
Les obstacles
Sur l'estran, les Allemands ont installé toute une série d'obstacles. En venant de la mer, ils se succèdent comme suit :
* des portes belges : hautes barrières métalliques provenant de la ligne de défense belge de 1940 ;
* des rampes : longs troncs d'arbre obliques recouverts d'une lame en acier, parfois minés, soutenus chacun par deux plus petits. Leur but est de soulever, voir d'éventrer l'avant des barges.
* des pieux : troncs simples légèrement obliques surmontés d'une mine ;
* des hérissons tchèques : ensembles de 3 poutres métalliques croisées en leur milieu et ancrées dans du béton.
Plus haut, certaines parties de la plage, ont été minées et sur différents accès, des fossés ou des murs antichars ont été créés. Des kilomètres de fil barbelé ont été déroulés. Des villas en bord de plage ont été rasées pour dégager le champ de tir. À l'extrême ouest, il en est une, par contre, qui a été fortifiée et intégrée à la position défensive.
Les positions défensives
Quinze positions de défense ont été installées, dont douze dominent la plage. Les Allemands les appellent Widerstandnester (WN) et les ont numérotées de 60 à 74. Ces positions ne sont pas toutes terminées et leur équipement est variable. Dans chaque Widerstandnest, on trouve généralement un ou deux canons de 50 à 88 mm, parfois une tourelle de char (6 au total), 4 mitrailleuses, 2 à 3 mortiers. Il s'agit souvent d'armement récupéré dans les nations vaincues. Il n'y a pas de grosse casemate d'artillerie, mais à Longues-sur-Mer (6 km à l'est), il existe une batterie de 4 canons de 152 mm capable d'intervenir devant Omaha . Le dispositif est redoutable car il tient toute la plage sous des feux croisés et les possibilités d'accès vers l'intérieur sont extrêmement bien dominées.
Les troupes
Les unités allemandes qui défendent le secteur d'Omaha ont un effectif de 31 hommes. Elles appartiennent à deux divisions d'infanterie : la 352e à l'ouest et la 716e à l'est. Il y a toutefois une imbrication entre certaines unités car une reprise est en cours.
La 352e division d'infanterie, commandée par le général Kraiss (PC à Saint-Lô), a commencé à prendre position en mars. Cette division est organisée autour de noyaux de vétérans du front de l'est. Elle comprend trois régiments de grenadiers (914, 915 et 916) ayant chacun deux bataillons à quatre compagnies, un régiment d'artillerie et des unités d'appui.
* Le 914 est à l'ouest d'Omaha beach.
* Le 915, commandé par le colonel Meyer, est en réserve au sud de Bayeux.
* Le 916 (colonel Goth, PC à Trévières) est déployé comme suit :
o bataillon I : à l'est (vers Arromanches) ;
o bataillon II : entre Saint-Laurent et Colleville.
* Le régiment d'artillerie, parfaitement camouflé, est déployé pour pouvoir couvrir la plage d'Omaha.
La 716e division d'infanterie est de qualité moindre. Elle est commandée par le général Richter dont le QG est à Caen (à l'endroit où a été construit l'actuel musée mémorial pour la paix). Elle se trouve sur la côte normande depuis mars 1942. Elle comprend deux régiments d'infanterie (726 et 736) à trois bataillons chacun, un régiment d'artillerie et un bataillon de chasseurs de chars.
* Le 726 est déployé comme suit :
o bataillon I : deux compagnies à Colleville et deux autres 3 km à l'est ;
o bataillon II : à Arromanches (Gold Beach) ;
o bataillon III : à Vierville.
* Le 736 est à l'est d'Arromanches.
* Le régiment d'artillerie comprend 24 pièces dont les feux peuvent intervenir sur les 8 km de plage.
À partir de 3 h 30, commence le transbordement des unités d'infanterie des bateaux de transport vers les barges de débarquement.
Un peu avant 6 h, l'aviation bombarde les positions de la côte mais les nuages sont bas, beaucoup de bombes ne peuvent être larguées et les WN sont intacts. À 5 h 58, le jour se lève et l'artillerie navale prend le relais. La visibilité est mauvaise et les tirs tombent à l'intérieur des terres, 2 à 3 km derrière la ligne principale de défense allemande.
Dès 5 h 40, des LCT commencent à "lâcher" les tanks DD du 741 bataillon à 5 km de la côte (plus loin en mer, selon certains; des fouilles sous-marines effectuées dans les années 80 ont établi que des chars avec jupe levée et cheminée de chef-char en position coulèrent à bien plus de 5 km; leur dispositif démontre qu'ils coulèrent hors de leur LCT,donc bien en pleine mer. Il semble probable que les marins effrayés par la vigueur du feu ennemi larguèrent "leurs" chars trop rapidement,donc trop loin.) Recouverts par la forte houle (creux de 1,5 m), les 16 tanks DD de la compagnie C coulent assez rapidement. À la compagnie B, 13 chars sont mis à l'eau mais 2 seulement parviendront à atteindre la plage ; les 3 derniers pourront être débarqués sur l'estran par leur LCT. Le 741e bataillon tank commencera le combat avec seulement le tiers de ses chars. Le 743e bataillon tank a plus de chance. Informé des problèmes du 741e, le commandant décide de prendre le risque de faire amener tous ses chars sur la plage par les LCT.
Dès 6 h 25, la première vague atteint la plage. Ce sont des équipes du génie qui arrivent en premier, suivies immédiatement puis dépassées par les huit compagnies d'infanterie. Les chars amenés par LCT arrivent quelques minutes plus tard. Les 2 Sherman DD rescapés sont aussi sur la plage. L'ensemble compte 1450 hommes, une soixantaine de chars et divers engins du génie. La plupart des unités arrivent toutefois plus à l'est que prévu (parfois plus d'un km) ; le courant marin a fait dériver les barges.
Conformément aux ordres, les Allemands ne dévoilent pas leurs positions restées intactes. Ils attendent que les troupes débarquent pour ouvrir le feu. Les huit premières compagnies américaines du 116e RCT (E, F, G, A) et du 16e RCT (L,I,E,F) sont décimées. Les fantassins s'abritent, comme ils peuvent, derrière les obstacles des plages ou la levée de galet. Comme le fait remarquer un officier américain, il n'y a même pas un trou d'obus pour se mettre à couvert. Les hommes du génie qui doivent ouvrir des brèches à travers les obstacles avant que la marée ne monte subissent également des pertes importantes.
Le photographe de guerre Robert Capa, qui a débarqué avec la compagnie E du 116e RCT à Easy Red, prend les premières photos du débarquement. La situation est catastrophique. Le seul point positif se situe à l'extrême ouest de la plage où la compagnie C du 2e bataillon de rangers a réussi à atteindre le pied de la falaise. Au même moment, à 5 km de là, trois autres compagnies de ce bataillon doivent s'emparer de la pointe du Hoc. La compagnie C est chargée de débarquer à Omaha pour réaliser la jonction avec eux. Elle parviendra à passer juste à l'ouest du WN 73 pour l'attaquer à revers. D'autres rangers, toujours en mer, attendent de la pointe du Hoc le signal de rejoindre, sinon ils débarqueront aussi à Omaha.
À partir de 7 h, arrivent les barges qui amènent la deuxième vague. De nouvelles compagnies d'infanterie et les rangers débarquent. Le brigadier général Cota, adjoint au commandant de la 29e division arrive à Dog White. Il stimule les hommes. Le 5e bataillon de rangers, avec quelques compagnies d'infanterie, parvient à atteindre le plateau entre les WN 70 et 68.
Vers 8 h 15, les rangers aidés des fantassins réussisent une première percée en direction de Vierville. À l'est, le colonel Taylor, commandant du 16 RCT, parvient à faire passer un groupe d'hommes entre les WN 64 et 62.On retiendra d'ailleurs une maxime lancée par Taylor sur la plage : "Il n'y a plus que deux genres de soldats sur cette plage; ceux qui sont morts et ceux qui vont mourir ! Alors bougeons nous de là !"
À 9 h, à l'extrême est de la plage, le WN60 se rend après avoir été débordé.
À 10 h, trois percées ont réussi mais la situation reste désespérée. Deux destroyers s'approchent jusqu'à 1 km de la côte et effectuent un tir de précision sur les défenses. La voie d'accès du Ruquet (E1) peut être ouverte.
Omaha Beach était certainement, parmi les cinq plages, celle qui avait le relief le plus défavorable pour un débarquement.
Beaucoup de facteurs impondérables ont nui à l'opération :
* la mauvaise visibilité a empêché la neutralisation de la défense par les bombardiers et l'artillerie navale ;
* l'état de la mer et un courant marin plus fort que prévu ont causé le chavirement de nombreuses barges et de 27 tanks DD sur 29. Cela a également causé le chaos dans l'ordre et les lieux de débarquement ;
* l'installation de la 352e division allemande est postérieure aux plans.
L'artillerie navale ne semble pas avoir été à la hauteur. La visibilité n'était certes pas idéale mais les navires sont probablement restés trop éloignés de la côte. Le Texas, par exemple, qui disposait de moyens puissants, n'a pas été efficace. L'approche de deux destroyers après 10 heures a pu débloquer la situation.
Le manque de chars pour appuyer la première vague s'est fait cruellement sentir. Vingt-neuf chars DD, dont 27 ont coulé, ont probablement été lâchés trop loin en mer (plus de 5 km). Ils n'avaient pas été conçus pour affronter des creux de plus de 1 m 50. Sur les autres plages, il en a été tenu compte et les chars ont été mis à l'eau beaucoup plus près et ont pu remplir leur mission. Le courant a aussi probablement amené les chars à ne pas rester perpendiculaires aux vagues afin de garder le cap. Les flancs, moins protégés que la proue, ont été plus facilement submergés par la mer. Le manque de dispersion des autres chars DD amenés directement en LCT jusqu'à la plage en a fait des cibles plus faciles. Néanmoins, les chars qui ont « survécu » se sont avérés décisifs. Ils ont sauvé la journée, dira un commandant de bataillon d'infanterie.
Les rangers se sont montrés particulièrement efficaces ; ce qui prouve l'utilité de troupes d'élite bien entraînées.
Les percées entre les positions allemandes se sont avérées bénéfiques car elles ont permis d'attaquer les WN à leur point faible, c'est-à-dire par derrière.
Aucune contre-attaque d'envergure n'a pu être menée par les Allemands.
La percée fulgurante menée dans les jours qui suivirent par les Américains fit oublier les piétinements du jour J sur Omaha mais ne fera jamais oublier les pertes en vies humaines. La plage restera pour l'histoire « Omaha la sanglante ».
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